🧠 L’essentiel à retenir
- Le faible commerce intra-africain (15% du commerce total) freine le développement du continent malgré son potentiel. Des obstacles tels que les barrières tarifaires, les difficultés douanières et le manque d’infrastructures limitent les échanges.
- La ZLECAf offre une opportunité majeure pour stimuler le commerce intra-africain. Sa réussite dépend de la volonté politique, des investissements dans les infrastructures, de la simplification des procédures et de l’engagement du secteur privé.
- L’intensification du commerce intra-africain est cruciale pour la croissance économique, la création d’emplois, la diversification des économies et le renforcement de l’unité du continent.
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L’intégration économique africaine est au cœur des débats actuels, et la déclaration percutante de Samuel Munzele Maimbo, Directeur régional pour l’Afrique de l’Est et australe au sein du Groupe de la Banque mondiale, vient résonner avec force : “Si les Africains ne commercent pas entre eux, il n’y a pas de formule magique !”. Ces mots, prononcés lors d’une récente conférence sur le développement économique du continent, mettent en lumière un défi majeur et une opportunité immense pour l’Afrique.
L’Afrique regorge de ressources naturelles, d’un potentiel humain considérable et d’une dynamique entrepreneuriale en pleine effervescence. Pourtant, le commerce intra-africain reste faible comparé aux échanges avec le reste du monde. Selon les dernières estimations, il ne représente qu’environ 15% du commerce total du continent, un chiffre largement inférieur à celui d’autres régions économiques comme l’Europe ou l’Asie. Ce constat interpelle et pousse à s’interroger sur les freins qui entravent le développement des échanges intra-africains.
M. Maimbo pointe du doigt un manque de volonté politique et de coordination entre les États. Les barrières tarifaires et non tarifaires, la complexité des procédures douanières, l’absence d’infrastructures de transport adéquates et le manque d’harmonisation des réglementations freinent considérablement la circulation des biens et des services à l’intérieur du continent. Ces obstacles contribuent à maintenir l’Afrique dans une position de dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs, limitant ainsi son potentiel de croissance et de développement.
L’appel de M. Maimbo à une intensification du commerce intra-africain s’inscrit dans une logique de transformation structurelle des économies africaines. En favorisant les échanges commerciaux entre les pays africains, le continent peut stimuler sa production locale, créer des emplois, renforcer sa résilience face aux chocs extérieurs et, in fine, améliorer le niveau de vie de ses populations. Le développement du commerce intra-africain permettrait également de diversifier les économies, de réduire la dépendance aux matières premières et de promouvoir l’industrialisation du continent.
Plusieurs initiatives sont déjà en cours pour favoriser l’intégration économique africaine. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), entrée en vigueur en 2021, représente un pas majeur vers la création d’un marché unique africain. Cet accord vise à supprimer progressivement les droits de douane et les obstacles non tarifaires entre les pays membres, ouvrant ainsi la voie à une intensification des échanges commerciaux.
Cependant, la mise en œuvre effective de la ZLECAf nécessite des efforts importants de la part des États africains. Il est crucial d’investir dans les infrastructures de transport, de simplifier les procédures douanières, d’harmoniser les réglementations et de promouvoir la coopération entre les acteurs économiques. L’implication du secteur privé est également essentielle pour dynamiser le commerce intra-africain. Les entreprises africaines doivent saisir les opportunités offertes par la ZLECAf pour développer leurs activités et conquérir de nouveaux marchés.
Au-delà des aspects économiques, le renforcement du commerce intra-africain revêt également une dimension politique et sociale. Il contribue à renforcer les liens entre les pays africains, à promouvoir la paix et la stabilité et à consolider l’unité du continent. En facilitant la circulation des personnes, des biens et des idées, le commerce intra-africain peut également favoriser le dialogue interculturel et le partage des connaissances.
L’appel de Samuel Munzele Maimbo est un rappel à l’ordre pour les dirigeants africains et les acteurs économiques du continent. L’intégration économique africaine n’est pas une option, mais une nécessité pour assurer le développement durable et la prospérité de l’Afrique. Il est temps de passer des paroles aux actes et de mettre en place les conditions nécessaires pour libérer le potentiel immense du commerce intra-africain. L’avenir de l’Afrique se joue en Afrique, et la clé de sa réussite réside dans sa capacité à commercer avec elle-même. L’absence de formule magique ne doit pas être un prétexte à l’inaction, mais un appel à l’innovation et à la collaboration pour construire une Afrique prospère et intégrée. L’enjeu est de taille, et l’opportunité est historique. Il est temps pour l’Afrique de prendre son destin en main et de bâtir un avenir meilleur pour ses populations. Le commerce intra-africain n’est pas une fin en soi, mais un levier essentiel pour atteindre cet objectif. Le message de M. Maimbo est clair : l’Afrique doit apprendre à commercer avec elle-même pour se développer et rayonner sur la scène internationale. L’heure est à l’action, et l’avenir du continent en dépend.
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