Entre Paris et Alger, une accalmie bienvenue mais fragile
La visite d’Emmanuel Macron en Algérie, du 25 au 27 août, a permis d’instaurer un climat apaisé après une année et demie de tensions diplomatiques. Si l’accalmie est réelle, il serait prématuré de parler d’une réconciliation durable.
Les relations franco-algériennes étaient au plus bas depuis l’automne 2021. Des propos du président Macron sur « la rente mémorielle » exploitée par le « système politico-militaire » algérien avaient provoqué la colère d’Alger, qui a rappelé son ambassadeur et fermé son espace aérien aux avions militaires français.
La visite du président français en Algérie a permis d’apaiser les tensions. Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, Emmanuel Macron a reconnu les responsabilités de la France dans la colonisation de l’Algérie et a exprimé le souhait d’une « relation nouvelle, apaisée et confiante » entre les deux pays.
Malgré cet apaisement, plusieurs points de divergence demeurent. La question de la mémoire de la guerre d’Algérie reste sensible. Alger souhaite une reconnaissance officielle par la France des crimes commis pendant la colonisation, tandis que Paris se limite à la reconnaissance des responsabilités.
La question des visas est un autre sujet de friction. L’Algérie accuse la France de réduire le nombre de visas accordés à ses ressortissants, ce que Paris dément. La question migratoire continue également de poser problème, avec l’arrivée en France de nombreux Algériens clandestins.
Enfin, les divergences sur le plan géopolitique persistent. L’Algérie est un allié traditionnel de la Russie, tandis que la France est membre de l’OTAN. De plus, Alger est très critique à l’égard de l’intervention militaire française au Sahel, qu’elle considère comme contre-productive.
L’accalmie actuelle entre la France et l’Algérie est donc fragile. Les deux pays ont un long chemin à parcourir avant de parvenir à une réconciliation véritable. La question de la mémoire de la guerre d’Algérie reste une pierre d’achoppement majeure. De plus, les divergences sur les questions migratoires et géopolitiques ne peuvent être ignorées.
Cependant, la visite d’Emmanuel Macron en Algérie a permis d’ouvrir un dialogue et de poser les bases d’une relation plus sereine entre les deux pays. Il reste à savoir si ces bonnes intentions se traduiront par des actes concrets.
Mots-clés
Emmanuel Macron, Algérie, relations franco-algériennes, colonisation, guerre d’Algérie, mémoire, visas, migration, géopolitique, Sahel.
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