Le Haoussa élevé au statut de langue nationale au Niger, le français rétrogradé

Alain D.
5 Min de Lecture
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🧠 L’essentiel à retenir

    ## Résumé :

    1. **Promotion du haoussa :** Le haoussa, parlé par 70% de la population, devient langue nationale, reléguant le français au rang de « langue de travail ».
    2. **Motivations :** Revendication identitaire, réduction des inégalités sociales, stimulation économique et coopération régionale.
    3. **Défis :** Dialectes, ressources éducatives, résistance des élites francophones. Nécessité d’une adaptation progressive et d’inspiration du modèle Rwandais.

Le Haoussa élevé au statut de langue nationale au Niger, le français rétrogradé

Niger : Le haoussa élevé au rang de langue nationale, le français rétrogradé à « langue de travail »

Le Niger a pris une décision historique en promouvant le haoussa, langue parlée par environ 70% de sa population, au rang de « langue nationale ». Cette décision, annoncée par le président Mohamed Bazoum le 15 novembre 2022, relègue le français, langue officielle depuis l’indépendance du pays en 1960, au rang de « langue de travail ».

Une revendication historique des locuteurs du haoussa

La promotion du haoussa comme langue nationale répond à une revendication historique des locuteurs de cette langue. Ceux-ci estimaient que le français, héritage de la colonisation, ne reflétait pas la réalité linguistique et culturelle du Niger. Le haoussa, langue véhiculaire du commerce et des échanges dans une grande partie du Niger, ainsi que dans le nord du Nigeria et dans certaines régions du Tchad et du Bénin, était considéré comme un symbole d’identité nationale.

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Des motivations politiques et économiques

Cette décision revêt également une dimension politique et économique. Le Niger souhaite s’affranchir de l’influence française et renforcer son identité propre. L’utilisation du haoussa dans l’administration et dans l’enseignement permettra de réduire les inégalités sociales et d’améliorer l’accès à l’éducation pour les populations non-francophones.

Elle vise également à stimuler le développement économique du pays. Le haoussa est la langue la plus parlée dans les pays limitrophes du Niger, ce qui ouvre de nouvelles opportunités commerciales et de coopération régionale.

Un changement progressif et des défis à relever

La mise en œuvre de cette décision se fera progressivement et nécessitera l’adaptation des systèmes administratifs et éducatifs. Des formations au haoussa seront dispensées aux fonctionnaires et aux enseignants. Un programme de traduction de documents officiels et de programmes scolaires en haoussa sera également mis en place.

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Cependant, plusieurs défis se posent : l’existence de nombreux dialectes haoussa, le manque de ressources éducatives en haoussa et la résistance de certaines élites francophones.

L’exemple du Rwanda et les perspectives pour le Niger

Le Rwanda, qui a fait du kinyarwanda sa langue officielle en 1994, offre un exemple inspirant pour le Niger. L’usage du kinyarwanda dans l’administration et l’éducation a permis d’accroître l’accès à l’éducation et de renforcer la cohésion nationale.

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Le Niger, avec sa population jeune et dynamique, a l’opportunité de devenir un leader dans la promotion des langues africaines. La promotion du haoussa ouvre la voie à un développement économique et social inclusif, respectueux de la diversité linguistique et culturelle du pays.

Impact sur le français et les autres langues nationales

Si le français perd son statut de langue officielle, il n’en demeure pas moins important dans les relations internationales, le commerce et l’éducation supérieure. Il est donc crucial de maintenir un enseignement de qualité du français, tout en développant l’utilisation du haoussa.

Le Niger compte également six autres langues nationales (zerma, songhai, tamasheq, kanuri, arabe et fulfulde). La promotion du haoussa ne doit pas se faire au détriment de ces langues, qui représentent également une richesse culturelle importante.

Conclusion

La décision du Niger de promouvoir le haoussa comme langue nationale marque un tournant historique. Ce changement est une opportunité pour le pays de renforcer son identité propre, de promouvoir le développement économique et d’accroître l’accès à l’éducation pour tous les citoyens.

Cependant, la mise en œuvre de cette décision sera progressive et nécessitera la résolution de nombreux défis. L’exemple du Rwanda montre que cette transition est possible et peut mener à de nombreux bénéfices. Le Niger, avec sa population jeune et engagée, a l’opportunité de devenir un leader dans la promotion des langues africaines et de construire un avenir plus inclusif et prospère.



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